RDC

Appel à l'Action : Pour une Journée Nationale des Victimes de Guerre et des Personnes Handicapées en RDC

La République Démocratique du Congo, en tant que terre de résilience et de potentiel, se doit d’assurer la dignité, le respect et l’égalité des chances pour tous ses citoyens. Au cœur de cet impératif moral et légal se trouvent les personnes congolaises handicapées, dont les droits sont désormais formellement enchâssés dans la loi.

L’organisation Congo Handicap a pris l’initiative d’adresser une requête solennelle au Président Félix Tshisekedi : faire du 3 décembre la Journée Nationale des victimes des guerres et des personnes handicapées. Plus qu’un simple ajout au calendrier, cette proclamation est envisagée comme un acte fondateur pour concrétiser les engagements de la République.

L’appel de Congo Handicap trouve sa pleine légitimité dans la Loi Organique n°22/003 du 3 mai 2022, relative à la protection et à la promotion des droits des personnes vivant avec un handicap en RDC.

Cette loi est une avancée majeure car elle :

  • Adopte une approche basée sur les droits humains : Elle s’éloigne de l’optique de la charité pour placer la personne handicapée comme un sujet de droit, en accord avec la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
  • Établit des principes fondamentaux : Elle insiste sur le respect de la dignité, l’autonomie individuelle et la liberté de choix.
  • Jette les bases de l’inclusion : Elle prévoit des dispositions cruciales concernant le droit à l’éducation inclusive, à la santé, au travail et à la participation à la vie nationale sur une base d’égalité des chances.

L’officialisation du 3 décembre (déjà Journée internationale des personnes handicapées) en tant que Journée Nationale est perçue par l’organisation comme le levier politique indispensable pour accélérer l’application effective de ces dispositions légales.

La désignation proposée par Congo Handicap inclut spécifiquement les victimes des guerres, soulignant la réalité douloureuse et durable des conflits dans l’Est du pays, qui génèrent un nombre important de handicaps. Célébrer cette journée est donc un double hommage :

L’inclusion des victimes de guerres dans la désignation de cette journée reconnaît l’impact dévastateur des conflits qui ont laissé une grande partie de la population avec un handicap, soulignant le besoin urgent de reconnaissance et de soutien. Luc LUSUMBA, l’ambassadeur pour l’inclusion, appelle les Congolais à célébrer cette journée par des actions concrètes pour une société sans barrières. Comme le souligne Luc LUSUMBA, l’ambassadeur pour l’inclusion, cette journée doit être un moment de célébration et d’action concrète pour tous les Congolais, invitant à des cérémonies, des activités et des programmes appropriés qui briseront les barrières physiques et sociétales.

Le Ministère des Personnes Vulnérables rappelle avec justesse que la construction d’une société inclusive est un travail de longue haleine : « Le changement ne se produit jamais au rythme souhaité. Il s’opère au fil des années grâce à la mobilisation collective… »

Pour que la Loi n°22/003 et la future Journée Nationale ne restent pas de simples intentions, la mobilisation collective est essentielle. Il faut :

  • Élaborer des stratégies claires pour les décrets et les mesures d’application.
  • Assurer la mise en place des mécanismes de suivi et d’évaluation.
  • Partager l’information et sensibiliser la population à la cause de l’inclusion.

Face à ces défis, des organisations de la société civile, comme Congo Handicap, jouent un rôle fondamental de catalyseur, à la fois dans le plaidoyer et dans l’action concrète.

Congo Handicap est un acteur clé qui facilite de nombreux projets et initiatives visant l’autonomisation des personnes vivant avec un handicap. Son rôle est triple :

  1. Le Plaidoyer Légal et Politique : L’organisation mène la charge en exhortant les autorités à prendre des décisions concrètes, comme la proclamation du 3 décembre. Elle exerce une pression constructive pour que les textes d’application de la Loi n°22/003 soient adoptés rapidement et effectivement mis en œuvre.
  2. L’Accompagnement et l’Autonomisation : Congo Handicap ne se limite pas à la politique. Elle accompagne les personnes handicapées sur le terrain, notamment en facilitant des projets générateurs de revenus, en promouvant l’accès à la formation professionnelle et en fournissant un soutien psychologique et social essentiel.
  3. La Sensibilisation : L’organisation est un moteur dans la lutte contre les stéréotypes et pour la visibilité des personnes handicapées comme des citoyens à part entière, contribuant à démanteler les barrières mentales qui freinent l’inclusion.

Le Ministère des Personnes Vulnérables insiste : « Le changement ne se produit jamais au rythme souhaité. Il s’opère au fil des années grâce à la mobilisation collective… » La proclamation du 3 décembre est une première étape symbolique et nécessaire, mais c’est l’action continue et l’engagement d’organisations comme Congo Handicap qui transformeront la loi en une réalité tangible pour la dignité et le respect des droits de tous les Congolais.

L’inclusion des victimes de guerres dans la désignation de cette journée est cruciale, car elle reconnaît l’impact dévastateur des conflits qui ont laissé de nombreux citoyens avec des handicaps physiques et psychologiques, soulignant le besoin urgent de reconnaissance et de soutien structurel. Luc LUSUMBA, l’ambassadeur pour l’inclusion, appelle tous les Congolais à célébrer cette journée par des actions concrètes pour une société sans barrières.

Le Défi Crucial de l’Application : Quand la Loi Reste Théorique

Malgré la noblesse et l’exhaustivité de la loi, son application effective est confrontée à des obstacles systémiques majeurs :

  1. Le Financement Insuffisant : La loi est ambitieuse, mais les budgets alloués à sa mise en œuvre (accessibilité des infrastructures, programmes d’inclusion, soins spécialisés) restent largement insuffisants, transformant ses dispositions en vœux pieux.
  2. Le Retard des Textes d’Application : Une loi organique nécessite des décrets et arrêtés pour devenir opérationnelle. Le retard dans la publication de ces textes administratifs paralyse l’action des ministères sectoriels et des administrations provinciales, empêchant la traduction concrète des droits.
  3. Les Barrières Mentales et Sociétales : La stigmatisation persistante, le manque de sensibilisation et les préjugés au sein de la population et même des fonctionnaires constituent un mur invisible qui freine l’intégration sociale, professionnelle et éducative des personnes handicapées.
  4. La Complexité Logistique : Assurer une application uniforme dans un pays aussi vaste et décentralisé que la RDC, en particulier dans les régions affectées par les conflits où les besoins sont les plus aigus, représente un défi logistique et administratif considérable.

Face à l’inertie administrative et aux difficultés d’application, des organisations de la société civile comme Congo Handicap s’avèrent indispensables. Leur rôle est celui d’un catalyseur de changement et d’un partenaire de confiance pour les personnes vivant avec un handicap.

Congo Handicap ne se contente pas du plaidoyer politique pour la proclamation du 3 décembre ; elle agit concrètement sur le terrain :

  • Plaidoyer et Surveillance : L’organisation maintient une pression constructive sur le gouvernement pour l’adoption des décrets d’application et la budgétisation. Elle agit comme un chien de garde démocratique pour veiller au respect des droits.
  • Facilitation de Projets d’Autonomisation : Congo Handicap est à l’origine de nombreux projets qui visent à sortir les personnes handicapées de la précarité. Elle facilite l’accès à la formation professionnelle, encourage la création de micro-entreprises et soutient des initiatives génératrices de revenus, leur offrant une véritable autonomie économique et une place active dans la société.
  • Accompagnement Holistique : L’organisation propose un accompagnement continu qui inclut le soutien social, l’aide à l’accès aux soins de santé et la sensibilisation communautaire, assurant que les personnes handicapées ne soient jamais isolées dans leur combat.

En proclamant le 3 décembre la Journée Nationale des victimes des guerres et des personnes handicapées, le Président Tshisekedi enverrait un message fort au monde et à sa population : le rêve congolais est accessible à tous.

Par Alain Kanyombo

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